Lors de votre voyage sur l’archipel préparez-vous à croiser des animaux de jour comme de nuit.
Les animaux dont nous allons parler maintenant sont ceux qui vivent à l’état sauvage sur notre île aux Antilles françaises.
Même s’il est vraisemblable que vos excursions vous amèneront à croiser plus souvent des bœufs que des ratons laveurs, ce sont pourtant ces derniers qui tiennent lieu de porte-drapeau à la faune de la Guadeloupe. Ce petit mammifère omnivore est caractérisé par le masque formé par les taches noires entourant ses yeux. Sa queue touffue est elle aussi striée de noir. Opportuniste, il fréquente tous les milieux et peut même se rapprocher des habitations. Mais ses mœurs nocturnes et l’habitude qu’il a de se percher tout en haut des arbres pour dormir le rendent difficile à observer.
On aura plus de chance d’apercevoir une mangouste traverser la route. Introduite dans nos îles à la fin du 19ème siècle dans le but de réduire la prolifération des rats et de lutter contre le redoutable serpent « fer de lance », ce petit mammifère carnivore ressemblant un peu à la belette ou au furet, s’est depuis parfaitement intégré. Comme souvent lorsque l’homme s’est piqué de bricoler l’écosystème, le résultat différa sensiblement de celui escompté : les mangoustes préférant, et on les comprend, attaquer les poulaillers plutôt que les serpents.
C’est en matière d’extinction d’espèces que l’homme réussit malheureusement le mieux. L’agouti peut en témoigner : la chasse intensive dont il a fait l’objet a bien failli le décimer. Ce petit rongeur ressemble un peu à un gros rat privé de queue. Le parc national de Guadeloupe protège les maigres populations restantes, et c’est en Guyane qu’il vous faudra aller si vous voulez rencontrer de l’agouti dans votre assiette !
Protégées elles aussi, plus d’une dizaine d’espèces de chauves-souris sont présentes en Guadeloupe. Il faut dire que ces représentantes, parfois méconnues, de l’ordre des mammifères, sont extrêmement utiles tant pour la pollinisation de certains arbres et la dissémination des graines que pour nous débarrasser d’un nombre non négligeable d’insectes (de moustiques notamment).
Des reptiles participent aussi de la faune guadeloupéenne. Pas de serpent toutefois (le fer de lance n’est présent qu’en Martinique), mais de nombreux lézards. Vous surprendrez certainement dans les habitations de petits lézards verts nommés anolis. Les mâles sont munis d’un fanon orangé qu’ils peuvent déployer à volonté pour impressionner femelles et rivaux. Le soir, ils cèdent la place aux geckos qui patientent tête en bas autour des ampoules de votre hébergement de vacances. Les petits crampons qui équipent leurs pattes en font de parfaits équilibristes à l’affût des insectes aveuglés.
On trouve deux sortes d’iguanes sur nos îles de la Guadeloupe: l’iguane des petites Antilles, endémique, est menacé par l’iguane commun, plus gros, qui tend à le supplanter. Malgré leur grande taille dépassant souvent le mètre, les iguanes sont d’excellents grimpeurs ainsi que de redoutables nageurs. Leur aspect, bardé d’épines et d’écailles souvent colorées évoque irrésistiblement les dinosaures.
On évoquera aussi enfin le crapaud-buffle. Cet amphibien se distingue par sa taille imposante des myriades de grenouilles qui animent de leurs coassements les soirées antillaises. La toxicité de sa peau ne l’empêche pas d’être dégusté en Dominique sous le nom de poulet-montagne.
Les insectes sont bien trop nombreux pour les citer tous, on se contentera de signaler le très remarquable scieur-de-long, un des plus gros insectes au monde. Outre sa taille (le mâle peut atteindre 15 cm), ce coléoptère se distingue par une longue corne réputée lui permettre de scier des branchages. Une histoire trop belle pour être vraie. Il est certain par contre qu’il faut vous méfier des scolopendres. Ce ne sont pas des insectes mais des myriapodes dont la morsure est très douloureuse.
Quant aux oiseaux et aux animaux marins, ils ont fait et feront l’objet d’articles séparés. Alors revenez nous voir pour en savoir plus !