Itinéraire Circuit voiture Grande-Terre Guadeloupe
Découverte de la Guadeloupe par la Route d’Anse-Bertrand, le territoire des derniers Caraïbes
D’inextricables marécages rongés par la mangrove, des champs de cannes un peu partout, le nord de la Grande-Terre, moins spectaculaire que Basse-Terre, est très déroutant. Plus ancienne que Pointe-à-Pitre, la commune des Abymes est devenue la banlieue résidentielle de la capitale. Très peuplée, elle doit son nom aux marécages qui s’étendaient autrefois sur la région. Ils n’effleurent plus aujourd’hui que le littoral ouest.
La mangrove, cette vaste forêt inondée, où poussent palétuviers et mangliers enchevêtrés de lianes, plante ses racines au-dessus d’une eau jaunâtre et poissonneuse dans un silence oppressant. Seules les barques de pêcheurs peuvent remonter certains canaux barrés d’énormes racines aériennes. Ce milieu inhospitalier est pourtant synonyme de vie. Poissons et crustacés viennent s’y reproduire avant de regagner le cayes du littoral ; aigrettes, bécasses et poules d’eau aiment se nicher dans les nœuds des arbres.
À la lisière de ces eaux saumâtres réapparaît une végétation plus souriante – cannes, manguiers, bougainvillées -, typique d’un sol calcaire. Autour des bourgs de Bosrédon, Gensolin ou Morne-à-l’Eau, les cases de bois traditionnelles abritent sur leurs murs les mêmes photos de famille et images pieuses.
Conduisez encore quelques kilomètres sur cette route pour parvenir dans le village de pêcheurs de Vieux-Bourg, les pieds dans l’eau, cette commune semble oubliée de tous. A partir de là et jusqu’au nord de la Grande-Terre (la partie Est de la Guadeloupe) ondulent les champs de cannes à sucre, d’où émergent parfois les silhouettes d’habitations et d’usines, rappelant, une fois encore, l’histoire sucrière de la Guadeloupe. Fief des indépendantistes de l’île, Port-Louis est réputé pour ses restaurants de poissons et sa plage du Souffleur.
Sur la route du territoire caraïbes
Anse-Bertrand marque le début du territoire des Caraïbes. C’est là, en effet, que se réfugièrent les derniers Caraïbes guadeloupéens. Leur territoire, concédé par les premiers colons français en 1660, comprenait tout le nord de Grande-Terre et les îles de la Dominique et de Saint-Vincent. Ces « réserves caraïbes » ne cessèrent d’être grignotées par les planteurs, où elles disparurent complètement. Aujourd’hui, seuls les traits bien particuliers de certains visages témoignent du passage des Caraïbes.
À l’extrémité nord de l’île se dresse la pointe de la Grande-Vigie, dont l’allure impressionnante inspira Saint-John Perse. Une forêt xérophile, remplie de broussailles, de ti-baumes et d’épineux borde ses falaises, qui dominent la mer à plus de 80 mètres.
Une belle visite de l’île en perspective lors de votre séjour en Guadeloupe.